Back to Poetry - Jacqueline Michaud - David Diop
He Who Has Lost All, by David Diop, Translated by Jacqueline Michaud
The sun shone in my hut
And my women were beautiful and supple
As palms swaying in the evening breezes.
My children glided on the great river
Over the depths of death
And my pirogues wrestled with crocodiles.
The moon, maternal, accompanied our dancing
The frenzied and heavy rhythm of the tom-tom,
Joyous tom-tom, carefree tom-tom
in the midst of freedom’s fires.
Then, one day, Silence…
The sun’s rays seem to go out
In my hut empty of meaning.
My women crush their red mouths
On the hard thin lips of steel-eyed conquerors
And my children give up their peaceful nudity
For uniforms of iron and blood.
Your voice, too, is extinguished.
The chains of bondage have torn my heart
Tom-toms of my nights, tom-toms of my fathers.
Celui qui a tout perdu
Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l'insouciance
Au milieu des feux de liberté.
Puis un jour, le Silence...
Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d'acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l'uniforme de fer et de sang.
Votre voix s'est éteinte aussi
Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.